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Bien souvent on entend un éternel reproche sur le freinage des voitures de série. Reproche sans fondement puisque le freinage chez Porsche a toujours été une légende, et il le restera. Il suffit simplement d'apporter un peu d'attention au circuit de freinage en s'imposant une purge annuelle, si vous ne faites que de la route, et une purge avant et après chaque sortie circuit, et vous constaterez que le freinage peut devenir endurant. Cet article a pour but de vous aider dans réfection d'un étrier de frein, l'opération a été réalisée sur un 944 Ph II. Hormis les petites différences avec d'autres modèles, elle peut s'appliquer à tout autre modèle puisque le principe de base est le même: changement des joints d'étrier et nettoyage des pièces.

OUTILLAGE: relatif à votre modèle pour le démontage de l'étrier. En générale, une douille de 19 pour l'étrier et une clé de 14 pour la durite de frein, et mon éternelle clé dynamo'

DIFFICULTE: moyenne, là encore la patience et la rigueur seront au rendez-vous!

Tout d'abord, on sécurise la zone de travaille. Comme il sera nécessaire de lever le véhicule, on pense câle, chandelle etc.
Débutons par le retrait de la roue du coté concernée comme ceci:

Je ne saurais que trop vous conseiller de racheter les pièces qui vieillissent mal comme ci-dessous les pièces numérotées 1 et 2.

ETRIER de 944


Ces pièces sont soumises à de fortes températures lors des freinages et aux intempéries, leur prix n'étant pas prohibitif.
Il est nécessaire de débuter par le retrait des plaquettes, pour cela on retire les deux tiges "1". Dans mon cas, une tige était grippée, il a donc été nécessaire de la scier, puis de l'extraire à l'aide d'un chasse goupille. sur certains modèles (je vous rappelle que cet article peut s'appliquer à la réfection des étriers sur d'autres modèles), les tiges sont bloquées grâce à une petite agrafe. Une fois le retrait effectué, la pièce "2" peut-être retirée. Le retrait des plaquettes se fera après quelques coups sur la pièces "6", en la faisant bouger légèrement à la main ou à l'aide d'un maillet, cela afin de faire rentrer le piston, ce qui permettra de donner le jeu nécessaire au retrait des plaquettes.
A présent, il vous faut débloquer la durite de frein, j'ai bien dit débloquer, le devissage complet ne pourra être effectué qu'une fois l'étrier désaccouplé de son support, par le retrait des deux vis. Ainsi, il faudra être attentif lors du retrait de ces deux vis, car l'étrier pourrait vous échapper des mains et serait suspendu par la durite....mauvaise limonade! alors prenez garde, faites tourner l'étrier sur lui-même pour dévisser totalement la durite. Attention ça coule! sous la durite on placera un bocal quelconque pour éviter de repeindre le sol avec ce liquide corrosif.
Voici le temps de la réfection à proprement parler. regardez l'état de l'étrier:

Passons au démontage, celui-ci n'est pas toujours évident alors prenez patience et désaccouplez chaque pièce comme ceci:

Ensuite il faudra jouer de la brosse métallique afin de nettoyer les parties corrodées qui peuvent affecter le fonctionnement de l'étrier, je pense plus particulièrement au coulissement de la pièce "6" sur "4" (voir image "ETRIER de 944").

Sur cette image, je vous indique les parties à gratter fléchées en rouge, bien entendu le reste pourra être brossé afin de donner un aspect général plus attrayant


Passons au nettoyage du piston. Une partie assez dangereuse consiste à retirer le piston de son logement. Je ne saurais que trop vous conseiller d'y aller avec prudence. Car le retrait du piston doit s'effectuer à l'aide d'un compresseur, la pression étant réglée assez faible, voire la plus faible, en cas d'insuffisance de pression il vous suffira de l'augmenter légèrement à chaque tentative. Le piston s'ejecte avec la pression, accompagné d'un "PLOP", attention à sa projection, munissez-vous d'un chiffon et orientez le piston vers une zone "démilitarisée"...
Voyons l'état du piston: c'est pas beau hein!
Alors nettoyons! Là encore je me suis armé de ma fameuse brosse à dent accompagné de l'éternel gasoil. Sur l'image "ETRIER de 944" présentée plus haut, on remarque qu'il y a deux joints: "11" et "9", ces deux joints devront être retirés. Le joint interne se retire aisément, le deuxième appelé "cache poussière" est maintenu par une bague "8". Une fois les pièces nettoyées, il peut subsister des traces, pour cela j'utilise de la paille de fer, pas celle que madame utilise pour récurer ses plats, il s'agit de paille de fer très fine qui ne raye pas. Avec ce matériau, vous pourrez atteindre un état de surface proche du zéro défaut, l'idéal pour polir!
et voilà le résultat!

Il va sans dire que vous aurez pensé à commander la pochette joint qui va bien, pensez également à commander des vis de purge neuves, les anciennes risqueraient de se souder dans leur logement avec la corrosion. Avant la repose du joint neuf (le "11"), il sera nécessaire (et indispensable) de l'enduire de liquide de frein. Ensuite vous viendrez mettre le piston dans son logement, là encore il sera nécessaire d'enduire le piston de liquide de frein. pour l'emboiter, placez l'ensemble dans un étau, puis resserez progressivement les machoîres en prenant garde de maintenir le piston dans l'axe, qu'il n'aille pas se placer de travers...
Ensuite vous pouvez placer le cache poussière et sa bague de maintien, placez-le bien dans les gorges prevués à cet effet. Il ne reste qu'à remonter le tout, heureusement que vous n'avez démonté qu'un coté au coup, cela vous laisse une référence...
Pour le serrage des vis d'étrier, à titre d'exemple sur la 944 le couple est de 85 N.M. Je vous laisse le soin de vérifier le couple de serrage conforme à votre modèle. Noubliez pas de replacer la durite avant de vous engager à positionnner les vis de l'étrier...
Bon, une opération délicate à présent: la purge. je vous laisse d'abord effectuer la réfection sur l'autre étrier, la purge du circuit fera l'objet d'un autre article, car cette opération est très précise et déterminera la qualité de votre freinage.
Bon courage pour l'autre coté!